0 avis
Santé reproductive et perturbateurs endocriniens.
Article
Publié dans : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n° 22-23, 3 juillet 2018, pp. 449-492, ill., bibliogr.
Estimer et prévenir les impacts sur la santé des substances chimiques présentes dans l’environnement est un des enjeux majeurs actuels en matière de santé publique. Parmi ces substances, une attention particulière s’est portée ces dernières années sur la famille des perturbateurs endocriniens (PE), dont le mécanisme toxique perturbe les mécanismes hormonaux de l’organisme qui y est exposé et/ou de sa descendance. Les questionnements scientifiques, associés à une augmentation du nombre de molécules qualifiées de PE et à leur présence ubiquitaire dans l’environnement, ont conduit à l’émergence de nombre d’interrogations, voire de controverses, sur l’impact des PE sur la santé humaine. Répondre à ces controverses impose nécessairement d’avoir une vision la plus transversale possible afin d’agréger les données issues de disciplines très diverses telles que, en particulier, la toxicologie, l’épidémiologie et les sciences économiques. Cela permet en effet de constituer les faisceaux de preuve qui permettent d’agir pour limiter l’exposition des populations à ces molécules, en dépit des nombreuses incertitudes qui entourent la question de l’impact sanitaire des PE. Ce BEH illustre parfaitement ce propos, au travers des différents travaux issus d’initiatives lancées ces dernières années et qui ont été supportés par divers plans gouvernementaux ou régionaux (Plan national ou régional santé environnement, Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, pour ne citer qu’eux). Au sommaire : impact sanitaire des perturbateurs endocriniens, intégrer les connaissances en vue d’agir pour réduire l’exposition humaine ; analyse combinée des quatre indicateurs du syndrome de dysgénésie testiculaire en France, dans le contexte de l’exposition aux perturbateurs endocriniens (cryptorchidies, hypospadias, cancer du testicule et qualité du sperme) ; l’incidence de la puberté précoce centrale idiopathique en France révèle une hétérogénéité géographique importante ; évaluation de l’impact sur la santé reproductive masculine et des coûts associés de deux phtalates, le DEHP et le DiNP ; chlordécone, un perturbateur endocrinien emblématique affectant les Antilles françaises ; le Centre Artemis, plateforme d’évaluation et de prévention de la santé environnementale dédiée à la reproduction, Bordeaux (bilan de la première année d’activité 2016-2017).