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Incidence de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs et en population générale en fonction des caractéristiques agricoles des cantons français.
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Publié dans : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, vol. 8, n° 9, 10 avril 2018, 157-167 p., ill., bibliogr.
Le rôle de l’exposition professionnelle aux pesticides dans la maladie de Parkinson (MP) est documenté, mais aucune étude n’a évalué l’excès de risque de MP parmi la population agricole française. De plus, peu d’études ont porté sur le rôle de l’exposition non-professionnelle en population générale. Les cas incidents de MP en France métropolitaine (2010-2012) ont été identifiés à partir des bases de données du Système national d’information interrégimes de l’Assurance maladie (Sniiram). L’incidence de la MP (2011-2012) parmi les affiliés à la Mutualité sociale agricole (MSA) a été comparée à celle des affiliés aux autres régimes d’assurance maladie. La relation entre les caractéristiques agricoles, définies à partir du recensement agricole de 1988, et l’incidence de la MP dans les cantons français métropolitains a été étudiée. Les risques relatifs (RR) et intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été estimés par régression de Poisson. L’incidence de la MP était plus élevée parmi les affiliés à la MSA notamment les exploitants agricoles, par rapport aux autres régimes d’assurance maladie. L’incidence de la MP augmentait avec la proportion de terres consacrées à l’agriculture des cantons français. Parmi 18 types d’activités agricoles, l’association la plus forte était observée pour les cantons les plus fortement viticoles. Cette association était confirmée parmi les affiliés au régime général de l’Assurance maladie. Cette étude, reposant sur l’ensemble de la population française métropolitaine, confirme que l’incidence de la MP est plus élevée parmi les exploitants agricoles affiliés à la MSA que dans le reste de la population. L’incidence de la MP en population générale augmente avec la proportion de la surface des cantons consacrée à l’agriculture, notamment à la viticulture. Ces résultats suggèrent que l’exposition environnementale aux pesticides pourrait être associée à la MP et que le nombre de cas de MP attribuable aux pesticides pourrait être plus élevé que si seule l’exposition professionnelle était impliquée.