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Perception du travail et bien-être chez le personnel de santé au Maroc.
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Publié dans : Santé publique, vol. 29, n° 6, novembre-décembre 2017, pp. 887-895, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d’évaluer le bien-être et la perception du travail chez les professionnels de soins au Maroc. Cette enquête observationnelle et transversale, menée par auto-questionnaire, a intéressé les structures hospitalières de trois villes. La population-cible comprenait 2 453 fonctionnaires qui constituaient l’ensemble des médecins et des paramédicaux ayant au moins deux années d’ancienneté. Mille neuf cent cinquante et un soignants ont participé à l’enquête (29,4 % médecins et 70,6 % paramédicaux). L’âge moyen était de 40,3 ± 10,1 ans. 79,8 % consommaient quotidiennement du thé et 59,6 % du café pour se stimuler au travail. 13,9 % étaient fumeurs et 5,5 % consommaient de l’alcool. La prise de médicaments était de 28,1 % pour les antalgiques et de 11,6 % pour les psychotropes. Les prévalences respectives du ressenti général de la santé étaient « mauvais ou très mauvais » pour 14,1 % à 24,5 %. Les symptômes perçus variaient de 20,4 % à 26,2 %. Les douleurs et les maux de tête étaient les plus fréquents. 53,9 % ressentaient « souvent et en permanence » du stress au travail. Les exigences du travail étaient considérées « dures » ou « très dures » par 32,1 % à 46,2 %. Le lieu de travail ne convenait pas à 37,2 %, le salaire à 39,4 %, la quantité de travail à 39,8 % et le rythme à 43,2 %. Les relations avec les collègues (ambiances de travail et confiance) convenaient respectivement à 55,6 % et 65 %. Les relations avec les supérieurs convenaient à 15,6 % et la confiance accordée à 13,8 %. En dehors du travail, le soutien social perçu était élevé. En conclusion, l’évaluation du bien-être et des risques professionnels perçus par le personnel de soins doit être une des missions prioritaires des services de santé au travail en milieu hospitalier marocain.