0 avis
Evaluation du dépistage systématique des cancers nasosinusiens par suivi ORL et nasofibroscopie chez les travailleurs du bois exposés aux poussières de bois depuis plus de 20 ans.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 79, n° 1, février 2018, pp. 10-17, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d’évaluer l’intérêt du dépistage systématique des cancers nasosinusiens par nasofibroscopie chez les salariés et les retraités exposés aux poussières de bois et promouvoir le suivi post-professionnel. Il s’agissait d’une étude longitudinale, réalisée entre 2007 et 2014, dans les trois services de santé au travail de Maine-et-Loire, chez les salariés et retraités exposés de manière continue ou fractionnée aux poussières de bois pendant plus de 20 ans. Deux modalités de dépistage du cancer nasosinusien ont été comparées : interrogatoire annuel orienté par le médecin du travail ; interrogatoire annuel orienté et nasofibroscopie bisannuelle. L’apport de la nasofibroscopie était considéré comme positif en cas de diagnostic d’une tumeur à un stade précoce (< T2) non dépistée par la recherche de signes cliniques d’appel à l’interrogatoire seul. La réalisation des suivis post professionnels a également été évaluée. Sept cent quatre-vingt-quinze salariés (753 hommes ; durée d’exposition moyenne = 29 ans) ont été inclus. Aucun cancer nasosinusien n’a été dépisté. Des symptômes unilatéraux ont été rapportés chez 130 salariés, à l’interrogatoire. Parmi les 1 403 nasofibroscopies réalisées, 254 étaient pathologiques, dont 7 % associées à un symptôme clinique à l’interrogatoire. L’examen était considéré comme peu ou pas douloureux dans 90 % des cas. Le suivi post-professionnel a été réalisé chez 30 des 37 retraités, inclus dans l’étude en tant que salariés. En conclusion, la faisabilité de la nasofibroscopie en tant qu’examen de dépistage est validée. L’intérêt de la nasofibroscopie bisannuelle systématique n’a pas été établi étant donné l’absence de cas dépisté et la taille de l’effectif inclus. Des critères plus sélectifs de la population à suivre et l’implication des médecins traitants dans la démarche pourraient permettre d’optimiser l’efficience et la rentabilité du dépistage et du suivi chez les professionnels du bois.