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La réaction de stress physiologique à la violence au travail. Mémoire de maîtrise en Relations industrielles.
Etude et rapport
Edition : Université de Montréal, Faculté des arts et sciences (Pavillon Marie-Victorin, 90 avenue Vincent d'Indy, Montréal, Québec H2V 259, Canada), 2015, 93 p., 1 annexe, non paginée (16 p.), ill., bibliogr.
L’objectif principal de ce mémoire est l’étude de la relation entre la violence en milieu de travail et le profil de sécrétion diurne du cortisol salivaire et le rôle modérateur exercé par le centre de contrôle interne sur cette relation. Les données ont été recueillies dans le cadre du projet SALVEO mené au Canada par l’Equipe de Recherche sur le Travail et la Santé Mentale (ERTSM), entre 2009 et 2012. L’échantillon de participants est composé de 391 employés de 34 établissements québécois du secteur secondaire et tertiaire. Un nombre total de 3 771 échantillons de salive ont été prélevés durant cinq occasions de la journée (réveil, 30 min après le réveil, 14h00, 16h00 et au coucher) répétés à trois moments de la semaine (mardi, jeudi et dimanche). Des modèles de régression multiniveaux ont été effectués sur les mesures de cortisol salivaire à chaque occasion de la journée au niveau 1, les travailleurs au niveau 2 et les établissements au niveau 3. En contrôlant pour les variables susceptibles d’influencer la concentration de cortisol salivaire telles que le sexe, l’âge, l’indice de masse corporelle (IMC), la consommation de tabac, la consommation d’alcool, l’activité physique, la consommation de médicaments, la saison d’échantillonnage et certains problèmes de santé, les résultats ont révélé des variations significatives dans la concentration de cortisol salivaire. En effet, les travailleurs vivant un niveau élevé de conflits interpersonnels présentaient un niveau de cortisol salivaire significativement plus faible à 16h00 et au coucher. Cependant, le niveau de harcèlement physique et sexuel n’influençait pas significativement la concentration de cortisol salivaire. Le centre de contrôle interne modérait la relation entre le niveau de conflits interpersonnels et la concentration de cortisol salivaire. Le centre de contrôle interne donne une indication sur la capacité du travailleur à gérer une situation de stress. Plus les conflits interpersonnels étaient élevés et plus la concentration de cortisol salivaire au coucher était forte pour les hommes avec un centre de contrôle interne élevé, comparativement à ceux exprimant un centre de contrôle interne faible et pour l’ensemble de l’échantillon. Ces résultats suggèrent que les conflits interpersonnels sont une source de stress associée à des variations significatives de concentration de cortisol salivaire. Les organisations devraient encourager le développement de pratiques de gestion en ressources humaines misant sur la résolution des conflits interpersonnels de leurs membres. Ces pratiques de RH contribueraient à prévenir les problèmes de santé associés à la violence au travail.