Exposition du personnel des établissements de soin aux médicaments anticancéreux : de l’évaluation à la prévention.


Article

VERDUN-ESQUER C. | ATGE B. | VIDEAU N. | DELVA F. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 78, n° 6, décembre 2017, pp. 523-534, ill., bibliogr.

Les médicaments sont des substances chimiques très largement utilisées en milieu de soin. Ils échappent à la réglementation européenne CLP (Classification Labelling Packaging) sur le risque chimique, mais doivent pourtant être pris en compte dans l’évaluation du risque chimique des professionnels. Parmi ces médicaments, les anticancéreux font l’objet d’une attention particulière depuis plusieurs années, compte tenu de leurs effets potentiels sur la santé. Les connaissances sur le danger de ces molécules viennent à la fois des études menées chez l’animal, chez les patients traités, mais pour lesquels les doses absorbées sont d’un niveau très largement supérieur à celles des professionnels, et des études menées chez ces derniers dont certaines sont maintenant anciennes. Outre les effets aigus liés à des niveaux d’exposition importants dans des contextes surtout accidentels actuellement, l’attention des préventeurs est essentiellement tournée vers les effets cancérogènes et reprotoxiques de certaines molécules, les assimilant ainsi à un risque chimique CMR (cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction). Face à ce danger, il convient de développer l’évaluation des expositions pour mieux caractériser le risque pour le personnel. La surveillance biologique de l’exposition professionnelle aux médicaments anticancéreux développée depuis quelques années et les frottis de surface ont permis d’identifier les sources et voies d’exposition à tous les stades de leur manipulation, mais également lors de contacts avec les patients traités ou de façon indirecte à partir d’un environnement contaminé. Compte tenu de ces éléments, des mesures de prévention sont à mettre en oeuvre. Outre la mise en place depuis une vingtaine d’années d’unités de reconstitution centralisée des chimiothérapies, les données actuelles de contamination montrent la nécessité de réfléchir à des mesures de prévention lors des autres phases d’activités exposantes. Des recommandations existent mais restent pour certaines encore imprécises. Cet article fait le point sur les données de la littérature actuellement disponibles.

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