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Le surinvestissement : une nouvelle maladie ?
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 78, n° 5, octobre 2017, pp. 402-411, ill., bibliogr.
Le but de cet article était d’approfondir les définitions et méthodes de mesure du surinvestissement au travail, les connaissances sur ses causes et ses conséquences sur la santé physique et mentale ainsi que les relations du surinvestissement avec le « workaholism » appelé parfois « boulomanie ». Une revue bibliographique a été menée sur les bases de données PubMed, PsychInfo, Scopus et Google Scholar, en français et en anglais, à partir des mots les plus fréquemment utilisés : « surinvestissement », « overcommitment », « workaholism » et « boulomanie » sans limite de temps. Ont été retenus les articles et les rapports disponibles sur ces thèmes. La comparaison des mesures de surinvestissement et de workaholism montre la complexité de ces concepts : d’un côté un aspect compulsif qui oblige la personne à travailler malgré elle, en quelque sorte l’obsède et qui semble lié à des sentiments négatifs, de l’autre, une suractivité, un surengagement dans le travail qui ne produit pas forcément des sentiments négatifs. On mesure ici combien les interactions entre personnalité et travail sont importantes, sachant que c’est l’histoire même de la personne et le milieu social dont elle est issue qui déterminent son métier, sa position et son rapport au travail. Face aux dangers potentiels pour la santé du surinvestissement ou du workaholism, on ne peut que recommander, dans une perspective de prévention, sa mesure dans la gestion des ressources humaines en entreprise tout en restant conscient des différences de signification suivant les positions professionnelles et du respect des modalités d’investissement professionnel des personnes ainsi qu’un regard sur les modalités de l’organisation du travail qui peuvent entrer en résonance avec les fragilités individuelles dans une approche pluriprofessionnelle.