Le burn-out.


Brochure

OLIE J.P. | LEGERON P. | ACKER A. | ADOLPHE M. | ET COLL.

Edition : Académie nationale de médecine (16 rue Bonaparte, 75272 Paris Cedex 06), 2016, 16 p., bibliogr.


L’expansion du terme burn-out est une source de confusion en raison des limites imprécises de cette réalité. La symptomatologie du burn-out regroupe plusieurs dimensions : épuisement émotionnel, dépersonnalisation, réduction de l’accomplissement personnel. Les nosographies médicales ne mentionnent pas le burn-out. Celui-ci peut s’apparenter soit à un trouble de l’adaptation, soit à un état de stress post traumatique, soit à un état dépressif. Il peut aussi désigner un tableau de désarroi psychologique d’intensité infra clinique à celle qui est requise pour désigner une pathologie caractérisée. C’est ce que tendent à confirmer les quelques données biologiques qui ont rapporté une dys-régulation de l’axe hypothalamohypophyso-adrénocorticotrope, du système immunitaire ou encore des taux circulants de facteurs trophiques (tel le BDNF). L’échelle de mesure de Maslach (MBI) ne peut être considérée comme un outil diagnostique : en population non clinique, elle répartit chaque dimension (épuisement émotionnel, dépersonnalisation, réduction du sentiment d’accomplissement de soi) en trois tertiles (niveau faible, intermédiaire, élevé). Les facteurs étiologiques du burn-out sont ceux des risques psycho-sociaux (exigences du travail, exigences émotionnelles, manque d’autonomie, manque de soutien social et de reconnaissance, conflits de valeur, insécurité de l’emploi et du travail) et ceux liés à la personnalité du sujet : des facteurs individuels peuvent être déterminants de vulnérabilité. La prévention du burn-out professionnel doit être conçue par le management de l’entreprise au plus haut niveau en impliquant tous les acteurs concernés de cette entreprise. Elle ne doit pas pour autant méconnaitre les facteurs de risques inhérents au sujet lui-même : neuroticisme, surinvestissement, antécédents psychopathologiques. Le médecin du travail (et le service de santé en entreprise) en accord avec sa déontologie, doit être concentré sur la définition des actions de promotion de la santé au sein de l’entreprise. Le ministère de la Santé doit développer des campagnes d’information auprès du grand public. L’Académie de Médecine souligne la nécessité de créer une structure capable de faciliter la coopération entre ministère de la Santé et ministère du Travail. Ce rapport est également paru dans le Bulletin de l'Académie nationale de médecine, tome 200, numéro 2, pp. 349-365.

Suggestions

Du même auteur

Evaluation of exposure to polycyclic aromatic hydrocarbons in a coke production ...

Article | BUCHET J.P. | 1992

A cohort study of Parkinson's disease and other neurodegenerative disorders in D...

Article | FRYZEK J.P. | 2005

Le but de cette étude était d'évaluer le nombre d'hospitalisations pour troubles neurodégénératifs dans une cohorte d'employés de la production de métaux au Danemark. Une étude rétrospective de cohorte a été menée de 1977 à 2002 p...

La vision des soudeurs en France.

Article | MARINI F. | 2005

Le soudage est une activité professionnelle extrêmement répandue. Malgré la description dans la littérature de pathologies rétiniennes et, en particulier maculaires, l'attention est surtout attirée en médecine du travail par une t...

Chargement des enrichissements...