Décapants de peinture et prévention des risques professionnels lors du ravalement de façades : où en sommes-nous ?


Article

HEDOUIN-LANGLET C. | LOIZEAU M. | MERCIER J.L. | THIERY R.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 76, n° 4, septembre 2015, pp. 337-341.

Dans le cadre du plan régional de santé au travail 2011–2014, une étude a été réalisée en partenariat, par différents organismes impliqués dans la prévention des risques professionnels, sur les produits de substitution des décapants à base de dichlorométhane, utilisés sur les chantiers de ravalement de façade, compte tenu de l’obligation depuis le 6 juin 2012, pour les professionnels du BTP, de substituer les décapants contenant plus de 0,1 % de dichlorométhane. Une enquête terrain ainsi que des prélèvements de décapants ont été réalisés d’avril à novembre 2013 afin d’estimer le risque chimique, de vérifier la composition des décapants, de repérer les produits les plus efficaces et les moins dangereux et de préciser les conditions de mise en oeuvre. Parmi les 31 produits commerciaux prélevés, seul un décapant contenait du dichlorométhane en concentration importante. Les décapants utilisés présentent encore des dangers puisque certains sont étiquetés « nocif, corrosif, irritant ou inflammable ». On relève la présence de plusieurs substances classées réglementairement CMR, dont le toluène, le naphtalène, la N-éthyl-2-pyrrolidone. L’étude met en évidence un risque majeur d’incendie de façade lié à l’inflammabilité des décapants. Parmi les décapants prélevés, seuls 50 % présentaient un point éclair supérieur à 60°C. Avec la disparition du dichlorométhane, les conditions de mise en oeuvre ont évolué (temps d’action du décapant plus long) et nécessitent de revoir l’organisation du chantier. En conclusion, l’apparition de nouveaux décapants sans dichlorométhane a fait émerger d’autres risques, notamment le risque d’incendie. Le choix du décapant doit être effectué en ayant préalablement réalisé une évaluation des risques. Des décapants efficaces moins dangereux, à base par exemple d’esters dibasiques ou de diméthylsulfoxyde, existent sur le marché : la substitution s’impose.

Consulter en ligne

Suggestions

Du même auteur

Huiles de décoffrage et prévention des risques professionnels dans le BTP : où e...

Article | HEDOUIN-LANGLET C. | 2017

Dans le cadre du plan régional de santé au travail 2011–2014, une étude a été réalisée en partenariat, par différents organismes impliqués dans la prévention des risques professionnels, sur les produits de décoffrage utilisés sur ...

Expositions professionnelles aux médicaments cytotoxiques lors des chimiothérapi...

Article | NDAW S. | 2019

La première chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée par aérosols (PIPAC) a été réalisée, en France, en 2015 au Centre hospitalier Lyon- Sud. Toutefois, les risques liés à la procédure pour les professionnels sont peu documenté...

Poudres et poussières dans les procédés industriels : des enjeux pour la prévent...

Article | LECLERC J.P. (Ed) | 2023

Article HST (dossier) : L’exposition aux poussières représente une problématique de prévention importante, en raison des volumes de poudres manipulées dans l’industrie et des émissions de poussières observées dans la quasi totalit...

Chargement des enrichissements...