Croisement des données d’incidence de cancer issues d’un service de santé au travail avec celles issues de registres de cancers.


Article

ROUE T. | BAYSSON H. | CAER-LORHO S. | DEGRE D. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 76, n° 3, juin 2015, pp. 231-236, ill., bibliogr.

Le laboratoire d’épidémiologie de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) en collaboration avec le groupe Areva conduit une étude de morbidité sur l’ensemble des travailleurs actifs du site Areva de La Hague. Les données de cette étude sont issues du système Chimed d’enregistrement des maladies mis en place par le service de santé au travail (SST) d’Areva. Dans ce contexte, une validation externe des données médicales du SST d’Areva a été réalisée grâce aux données du registre des cancers du département de la Manche et à celles du registre spécialisé des hémopathies malignes de la Basse-Normandie. Un cas incident est un travailleur pour lequel une pathologie cancéreuse a été enregistrée par un médecin du travail dans la base de données Chimed entre le 01/01/1999 et le 31/12/2009. Le croisement entre la base de données Chimed et la base de données des registres des cancers permet de calculer la sensibilité (capacité à identifier les vrais positifs) et la valeur prédictive positive (probabilité qu’un travailleur classé comme malade ait vraiment la maladie). Les données ont été analysées pour 5 211 travailleurs actifs. Après le croisement des deux bases de données, 30 cas de cancer sont présents simultanément dans les deux bases, 23 cas sont retrouvés uniquement dans la base de données des registres, 4 cas ont été enregistrés uniquement dans Chimed. En prenant comme référence les registres des cancers, la sensibilité du système Chimed est de 57 %. La valeur prédictive positive est de 89 %. Etant donné sa faible sensibilité, il n’est pas recommandé d’utiliser la base de données Chimed comme seule source d’information pour la surveillance des cancers chez les travailleurs actifs d’Areva. La surveillance des cancers nécessite la mise en place des procédures standardisées et systématiques de codage et d’enregistrement des pathologies tumorales dans les SST.

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