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Détection précoce de la BPCO en milieu professionnel dans les Alpes-Maritimes.
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Publié dans : Revue des maladies respiratoires, vol. 32, n° 1, janvier 2015, pp. 30-37, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d’évaluer une procédure standardisée de diagnostic de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) en médecine du travail. Vingt-deux médecins du travail de 5 centres ont inclus 2 818 salariés. Les symptômes respiratoires, le tabagisme, les expositions professionnelles et les catégories socioprofessionnelles ont été renseignés. Une spirométrie a été réalisée chez tout salarié présentant au moins un symptôme et/ou facteur de risque. Les résultats ont montré que dans cette population âgée de 39 (+ ou - 12 ans), 2 603 salariés n’avaient ni asthme, ni BPCO connus. La présence d’au moins un symptôme a été détectée chez 23,6 % des salariés en relation avec le tabagisme, les expositions aux poussières organiques/vapeurs/gaz/fumées et l’appartenance au secteur agricole (p<0,0001). Une obstruction bronchique (VEMS/CVF (volume expiratoire maximum en 1 seconde/capacité vitale forcée)<0,7) a été détectée chez 1,7 % des 1 605 salariés testés. En incluant les BPCO connues (n = 22), la prévalence atteint 2,38 %. L’existence d’une BPCO était liée à l’intensité du tabagisme (p<0,001). Seuls deux retours de pneumologues ont été obtenus. Un tiers des salariés détectés ne présentait aucun symptôme respiratoire. La qualité des spirométries était inadéquate dans 29 % des cas. En conclusion, dans cette population, la méthodologie utilisée (questionnaire précédant une éventuelle spirométrie ciblée) permet la détection d’un assez faible nombre de BPCO jusque-là méconnues, et nécessite une formation adaptée des médecins du travail aux mesures spirométriques et un meilleur suivi du parcours de soins pour confirmation diagnostique.