0 avis
Situations de travail isolé occasionnelles ou permanentes (STIOP).
Article
Publié dans : CAMIP. Info. Revue de la santé au travail, (e-revue), n° 3, juillet-septembre 2014, 10 p., ill., bibliogr.
Les situations de travail isolé, occasionnelles ou permanentes (STIOP), constituent un risque professionnel et aggravent les conséquences des accidents ou des malaises au travail. Cette étude vise à sensibiliser les équipes pluridisciplinaires, afin d’assurer la traçabilité de ce risque, actuellement sous-renseigné dans les dossiers médicaux. Son objectif était de repérer et décrire des STIOP. Il s'agissait d'une enquête épidémiologique transversale sur une période d’une semaine du 18 au 22 novembre 2013, au moyen d’un questionnaire anonyme standardisé proposé à tous les salariés vus en visite médicale quel qu’en soit le motif. Les 61 enquêteurs ont recueilli 1 603 questionnaires. Les STIOP (« ni vus » ou « ni entendus ») étaient 303 (18,9 %), répartis entre permanentes (24,7 %) et occasionnelles (75,3 %). Il s’agissait surtout d’hommes (65,3 %) d’un âge moyen de 41 ans, travaillant dans tous les secteurs d’activité (services 17,5 %, commerce 16,8 %, santé 10,2 %, etc.) et dans des entreprises de toutes tailles. Certains emplois exposaient d’évidence (agents de propreté, de maintenance, de sécurité, etc.), d’autres pouvaient surprendre (directeur, hôtesse, secrétaire, etc.). La plupart des STIOP ne sont pas prises en compte dans les plans de prévention (70,9 %) ; elles surviennent au moins une fois par semaine pour 80,6 % des salariés concernés, pour une durée moyenne de trois heures. Ces salariés dans leur quasi-totalité disposaient d’un téléphone (99,3 %) mais peu étaient équipés d’un système automatique d’alarme (17,7 %). Les STIOP se retrouvent à des degrés divers dans tous les emplois et n’apparaissent pas de façon évidente. Il faut donc systématiquement les rechercher, afin de mieux prévenir les risques et d’en assurer la traçabilité dans le dossier médical.