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Estimation du nombre de cancers d’origine professionnelle au Québec.
Etude et rapport | R-789
Edition : Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST, 505 boulevard de Maisonneuve Ouest, Montréal, Québec H3A 3C2, Canada), 2013, 48 p., ill., bibliogr.
Comme dans la majorité des pays industrialisés, le cancer constitue la première cause de décès au Québec : en 2013, on estime à 20 200 le nombre de décès par cancer et à 48 700 le nombre de nouveaux diagnostics de cancer. Afin de prioriser les besoins en recherche et en prévention, il faut d’abord connaître l’ampleur du problème et ce rapport présente, dans ce but, une estimation du nombre des cancers d’origine professionnelle chez les travailleurs québécois. L’importance du nombre de ces cancers a été estimée à l’aide des données québécoises d’indemnisation pour cancer d’origine professionnelle et en utilisant des proportions publiées de cancers attribuables au travail. Selon les statistiques d’indemnisation pour cancer de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), au Québec, moins de 100 travailleurs ont été indemnisés par année entre 2005 et 2007 pour un nouveau diagnostic de cancer lié au travail. Parmi les dossiers ouverts entre 1997 et 2005, 362 décès par cancer ont été indemnisés, dont six chez des femmes (tous des mésothéliomes). Chez les hommes, plus de la moitié de ces cancers étaient des mésothéliomes, de la plèvre ou du péritoine, suivis par les cancers du poumon. La majorité des cancers indemnisés l’ont été pour des travailleurs de la fabrication, des mines et de la construction. La deuxième méthode utilisée pour estimer le nombre de cancers d’origine professionnelle consistait à appliquer des proportions de cancer attribuables au travail au nombre total de décès par cancer et de nouveaux cas de cancer diagnostiqués annuellement au Québec. Cette méthode a permis d’estimer que 6 % (entre 5 et 8 %) de tous les nouveaux cancers pourraient être causés par le travail (8 à 13 % chez les Québécois et 2 à 3 % chez les Québécoises), pour un total de 1 800 à 3 000 nouveaux cancers annuellement entre 2002 et 2006. Il a aussi été estimé que 8 % (entre 7 et 11 %) de tous les décès par cancer (11 à 17 % chez les hommes et 2 à 4 % chez les femmes) seraient associés au travail, soit de 1 070 à 1 700 décès par cancer annuellement entre 2002 et 2006. La longue latence entre l’exposition à un cancérogène et la survenue des cancers signifie que les cancers observés maintenant sont le résultat d’expositions datant de 10 à 50 ans. Les salariés québécois continuant d’être exposés à des cancérogènes, il est nécessaire d’agir maintenant pour influencer l’état de santé qu’ils auront au cours des prochaines décennies.
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