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Repérage des entreprises de fabrication des chaussures dans la ville de Sfax (Tunisie).
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 74, n° 5, novembre 2013, pp. 509-514, ill., bibliogr.
A Sfax, deuxième ville de la Tunisie, l’industrie de la fabrication de chaussures entraîne une grande consommation des colles, des diluants et des décapants à bases de solvants organiques (SO). L’objectif de cette étude a été de repérer les entreprises de fabrication de chaussures en cuir par procédé soudé et de mieux connaître les techniques de fabrication utilisées et les expositions qui en découlent afin de pouvoir, dans un deuxième temps, évaluer les risques chimiques induits par les SO et mieux connaître les procédés de fabrication et les expositions utilisés dans les entreprises de fabrication de chaussures en cuir par procédé soudé, permettant d’évaluer les risques chimiques induits par ces solvants. Durant le premier semestre de 2005, les auteurs ont repéré 103 entreprises de fabrication de chaussures en cuir et ses dérivés, moyennant des listes de la chambre régionale du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, et du centre régional des cuirs et chaussures de Sfax. Ces listes ont été complétées par le porte-à-porte dans les quatre zones industrielles et la Médina (vieille ville) afin de préciser le procédé de fabrication (industriel, semi-industriel ou artisanal), de dresser un inventaire qualitatif et quantitatif des substances manipulées, de définir les différents types de populations concernées en fonction de leurs activités et l’exposition aux solvants et/ou aux colles et de décrire l’ambiance générale de travail et la qualité de la ventilation dans ces entreprises. Seules 92 entreprises ont accepté une participation finale : 26 industrielles, 6 semi-industrielles et 60 artisanales. Les solvants et les colles les plus manipulés ont été les cétones, les solvants halogénés, les durcisseurs, les diluants et les colles polyuréthanes et néoprènes. Quel que soit le procédé de fabrication 84,5 % des salariés ont été exposés aux solvants et/ou aux colles. Les procédés artisanal et semi-industriel occupent les zones d’habitation avec respectivement 96,7 % (exclusivement dans la Médina) et 83,3 %. Les surfaces des entreprises à procédé artisanal ont été les plus réduites avec une moyenne de 86 m2 dont 22 entreprises avec des surfaces de moins de 25 m2. L’aération naturelle reste le principal moyen de ventilation des locaux quel que soit le procédé de fabrication. La proposition des équipements de protection individuelle aux salariés reste insuffisante quel que soit le procédé industriel. La principale difficulté rencontrée a été le repérage des entreprises à procédé semi-industriel et artisanal. Les entreprises semi-industrielles sont de type artisanal ; elles fonctionnent à grande échelle avec une certaine mécanisation, où la majorité de leurs employés sont payés au nombre de pièces produites par jour. Les entreprises à procédé artisanal suivi du semi-industriel semblent presenter le plus de risques chimiques, ce qui sera vérifié moyennant une modélisation de l’évaluation du risque chimique.