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Evaluation de l’interdiction de fumer dans les lieux publics en France un an et cinq ans après sa mise en oeuvre : résultats de l’enquête ITC France.
Article
Publié dans : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, (e-revue), n° 20-21, 28 mai 2013, pp. 217-223, ill., bibliogr.
En France, l’interdiction de fumer dans les lieux publics a été mise en oeuvre en février 2007 pour les lieux de travail, les centres commerciaux, les aéroports, les gares, les hôpitaux et les écoles. En janvier 2008, elle a été étendue aux lieux de convivialité (bars, restaurants, hôtels, casinos, discothèques). L’évaluation proposée dans cet article s’inscrit dans le cadre du volet français d’International Tobacco Control (ITC), projet d’évaluation des politiques publiques de lutte antitabac. Une enquête de cohorte d’environ 1 500 fumeurs et 500 non-fumeurs a été mise en place avant la mise en oeuvre de la loi (vague 1, de décembre 2006 à février 2007) ; la vague 2 a eu lieu entre septembre et novembre 2008, et la vague 3, entre septembre et décembre 2012. Les résultats de la vague 2 montrent que la législation antitabac a conduit, dès la fin 2008, à une élimination quasi totale du tabagisme à l’intérieur d’endroits clés tels que les bars (de 95,9 % à 3,7 %) et les restaurants (de 64,7 % à 2,3 %), persistant quatre ans plus tard (1,4 % dans les restaurants, 6,6 % dans les bars à la vague 3). Le tabagisme sur le lieu de travail a diminué de façon significative après la loi (de 42,6 % à 19,3 %) et a continué de baisser (12,8 %) à la vague 3. Le soutien à l’interdiction de fumer dans les lieux publics a augmenté de façon significative après sa mise en oeuvre et a continué d’augmenter à la vague 3 (parmi les fumeurs concernant les bars et restaurants, parmi les fumeurs et les non-fumeurs concernant les lieux de travail). Les résultats démontrent que les politiques antitabac mises en oeuvre de manière cohérente avec les lignes directrices relatives à l’article 8 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) conduisent à des réductions substantielles et durables du tabagisme passif dans les lieux publics, ainsi qu’à des niveaux de soutien élevés par la population.