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Analyse des données probantes sur le travail en ambiance chaude et ses effets sur les issues de grossesse.
Brochure | Numéro 819
Edition : Institut national de santé publique du Québec (INSPQ, 945 avenue Wolfe, Québec, Québec G1V 5B3, Canada), 2008, 63 p., ill., bibliogr.
Par l'analyse et la synthèse des données scientifiques publiées, ce document étudie l'association entre le travail en ambiance chaude et les issues défavorables de grossesse chez les salariées exposées à cette contrainte. Les issues défavorables de grossesse recherchées ont été : les anomalies congénitales, les avortements spontanés, les accouchements avant terme, les faibles poids de naissance, les insuffisances de poids pour l'âge gestationnel et les mortinaissances. Sur la base des données de physiologie et des études chez l'animal, il existe une plausibilité biologique d'un effet de la chaleur sur les issues défavorables de grossesse. Sur 7 études portant sur l'exposition des travailleuses enceintes à la chaleur, 4 ont été jugées acceptables du point de vue méthodologique. Leurs résultats orientent vers la suspicion qu'il n'y a pas d'augmentation du risque de faibles poids de naissance chez les enfants de mères ayant travaillé en ambiance chaude. Pour les autres issues de grossesse, les données sont insuffisantes pour conclure. Les études chez les femmes enceintes exposées à d'autres sources exogènes de chaleur orientent vers la suspicion qu'il n'y a pas d'augmentation du risque d'accouchements avant terme chez les femmes enceintes exposées. Les études sur l'effet de l'hyperthermie maternelle d'origine endogène (fièvre) suggèrent une augmentation du risque d'anomalies congénitales du système nerveux central (défauts de fermeture du tube neural). Des réserves s'imposent toutefois quant à l'extrapolation des études sur la fièvre, à la travailleuse en ambiance chaude (contribution d'autres facteurs tels que l’action directe de l'agent infectieux sur le foetus, prise de médicaments, etc.). En conclusion, les études actuelles ne permettent pas de conclure à un effet du travail en ambiance chaude sur les issues défavorables de grossesse, bien que les études sur l'effet de la fièvre maternelle présentent une évidence suffisante du potentiel tératogène de cette exposition. Des mesures générales de prévention existent pour la prévention du coup de chaleur pour l'ensemble des travailleurs. Elles représentent un minimum à appliquer pour éviter le coup de chaleur chez les travailleuses enceintes.
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