Impact of occupational carcinogens on lung cancer risk in a general population.


(Impact des cancérogènes professionnels sur le risque de cancer du poumon en population générale).


Article

DE MATTEIS S. | CONSONNI D. | LUBIN J.H. | TUCKER M. | ET COLL.

Publié dans : International Journal of Epidemiology, Royaume-Uni, vol. 41, n° 3, juin 2012, pp. 711-721, ill., bibliogr. (En anglais)

L’exposition aux cancérogènes professionnels est une des causes, importante et évitable, de cancer du poumon. La plupart des études menées jusqu’à présent l’étaient dans des cohortes industrielles fortement exposées. Le but de cette étude était de quantifier la charge attribuable aux cancérogènes professionnels dans une population générale. Une nouvelle matrice emploi-exposition (MEE) a été appliquée pour traduire les parcours professionnels, recueillis par entretien individuel et codés selon les intitulés de postes standards, en niveaux d’exposition « jamais », « faible » et « élevé » à six cancérogènes connus ou suspectés, dans l’étude cas-témoins à partir d’une population dite EAGLE (Environment and Lombardy region) italienne en 2002-2005. Les rapports de cotes (OR) et intervalles de confiance à 95 % (IC) ont été calculés chez les hommes (1 537 cas et 1 617 témoins), par régression logistique en tenant compte des facteurs de confusion potentiels, en particulier le tabagisme et la co-exposition aux cancérogènes de la matrice. La fraction étiologique du risque (FER) a été évaluée en tant que mesure d’impact. Les hommes présentaient un excès de risque de cancer du poumon même pour de faibles expositions à l’amiante (OR : 1,76 ; IC 95 % : 1,42-2,18), à la silice cristalline (OR : 1,31; IC 95 % : 1,00–1,71) et au mélange nickel-chrome (OR : 1,18 ; IC 95 % : 0,90–1,53) ; le risque était augmenté pour les expositions élevées. Pour les hydrocarbures aromatiques polycycliques, un risque accru (OR : 1,64 ; IC 95 % : 0,99–2,70) n’a été trouvé que pour les fortes expositions. Les FER pour tous niveaux d’exposition à l’amiante, à la silice et au nickel-chrome étaient, respectivement, de 18,1, 5,7 and 7,0 %, correspondant à une FER globale de 22,5 % (IC 95 % : 14,1–30,0), ce qui correspond à environ 1 016 cas de cancer du poumon / année chez les hommes en Lombardie (IC 95 % : 637–1355). Ces résultats confirment le rôle non négligeable de certains cancérogènes professionnels sur la charge que représentent les cancers du poumon, même à de faibles expositions, dans la population générale.

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