Sommeil et accidents.
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Publié dans : Bulletin de l'Académie nationale de médecine, vol. 195, n° 7, octobre 2011, pp. 1635-1643, ill., bibliogr.
L’évolution de la société et l’organisation du travail ont significativement augmenté le nombre de travailleurs en dette de sommeil ou en horaires décalés et changé les modes de vie. Des populations sont particulièrement exposées au risque de somnolence excessive par leur comportement de privation de sommeil (obligations professionnelles), des facteurs circadiens (conduite de nuit) ou des troubles du sommeil (syndrome d’apnées obstructives du sommeil ou hypersomnie). Au total, la somnolence diurne excessive (difficulté à rester éveillé) toucherait 5 % de la population. Les études de santé publique ont montré que la somnolence au volant et son risque associé à l’endormissement sont responsables de 5 à 30 % des accidents de la route en fonction du conducteur et/ou du réseau routier utilisé. Les stratégies visant à limiter les accidents liés à la somnolence passent par la mise en place d’un réseau fiable de détection et de traitement des maladies du sommeil, la prise en compte des conflits chronobiologiques, la lutte contre la dette de sommeil et le développement de contre-mesures à la somnolence au volant.