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Les carrières ouvrières à l’épreuve de la polyvalence, analyse de deux cas français.
Article
Publié dans : Revue multidisciplinaire sur l’emploi, le syndicalisme et le travail (REMEST), (e-revue), Canada, vol. 4, n° 2, 2009, pp. 104-124, ill., bibliogr.
La polyvalence fait partie des formes d’engagement dans le travail qui permettent aux ouvriers d’évoluer, en particulier dans des organisations où la spécialisation fonctionnelle des tâches est très poussée. Qu’en est-il lorsque la polyvalence devient une exigence adressée à tous ? Cet article démontre que l’intégration de la polyvalence à la définition des emplois ouvriers transforme les conditions d’accès à la mobilité promotionnelle. La généralisation de la polyvalence va de pair avec une segmentation accrue des emplois ouvriers et une plus grande rigidité des seuils qui permettent d’y accéder : elle enferme ainsi les opérateurs dans des espaces de mobilité réduits. Pour illustrer cela, deux exemples d’entreprises sont analysés : une entreprise de construction automobile où le travail reste profondément parcellisé et où la polyvalence est implicitement exigée de tous les opérateurs et une entreprise sidérurgique qui intègre l’exigence de polyvalence aux postes de travail.