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Impact d’une consommation modérée d’alcool sur les performances cognitives des salariés : résultats de la cohorte VISAT.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 72, n° 2, avril 2011, pp. 189-195, ill., bibliogr.
L’objectif de ce travail était d’évaluer l’impact d’une consommation modérée d’alcool sur les performances cognitives chez des salariés du Sud de la France. 1 251 salariés issus de la cohorte vieillissement, santé, travail (VISAT) suivis pendant dix ans ont été inclus. Les données ont été recueillies par le médecin du travail au cours de la visite annuelle en 1996, en 2001 et en 2006. L’enquête se compose de deux autoquestionnaires regroupant des questions sur les caractéristiques générales, professionnelles et extra-professionnelles du sujet, d’un examen médical et de tests psychométriques réalisés par le médecin afin de mesurer les performances mnésiques et attentionnelles des salariés. Les consommateurs modérés d’alcool ont été définis comme l’ensemble des salariés ayant déclaré consommer des boissons alcoolisées tous les jours aux cours des trois recueils de l’enquête VISAT et les non-consommateurs d’alcool comme l’ensemble des salariés ayant déclaré ne pas consommer de boissons alcoolisées tous les jours aux cours des trois recueils. L’analyse statistique a été stratifiée sur le genre, et les principales caractéristiques des consommateurs d’alcool ont été décrites. Afin d’évaluer les variations des scores cognitifs après dix ans de suivi, une analyse de covariance ajustée sur plusieurs facteurs de confusion a été réalisée. 14,9 % des salariés ont déclaré consommer quotidiennement de l’alcool au cours des trois recueils avec une majorité d’hommes (82,3 % versus 17,7 % de femmes). Les consommateurs d’alcool semblaient avoir de moins bonnes performances cognitives que les non-consommateurs mais l’analyse multivariée n’a montré aucune différence statistiquement significative entre les scores des consommateurs quotidiens et des non-consommateurs quotidiens d’alcool. En conclusion, un sixième des salariés étaient des consommateurs modérés d’alcool à long terme. Cette étude a montré qu’une consommation modérée ne semble pas induire de modifications des performances cognitives chez des salariés à long terme.