Investigations épidémiologiques dans une entreprise de production de vitamines de l'Allier.


Brochure

IWATSUBO Y. | BENEZET L. | BOUTOU-KEMPF O. | CHABAULT E. | ET COLL.

Edition : Institut de veille sanitaire (InVS, 12 rue du Val d’Osne, 94415 Saint-Maurice Cedex), 2010, 151 p., ill., bibliogr.


En janvier 2003, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a été saisi par les ministères chargés de la Santé et du Travail pour explorer un possible agrégat de cancers du rein dans une usine chimique de l’Allier. Un calcul préliminaire a estimé que, pour les hommes salariés de cette entreprise entre 1994 et 2002, le risque de cancer du rein était treize fois plus élevé que dans la population française. Devant l’importance de ce risque et la possibilité d’une origine professionnelle, l’InVS a décidé de mettre en place une investigation épidémiologique. L’usine fabrique des vitamines et des acides aminés destinés à la supplémentation alimentaire des animaux. Parmi les nombreuses substances présentes à l’usine, le chloracétal C5, intermédiaire du nouveau procédé de synthèse de la vitamine A introduit en 1981, est suspecté par certains experts d’être à l’origine de cas de cancer du rein. L’étude de la mortalité ne montre pas d’excès significatif de décès toutes causes ou par cancers. Un excès de décès par cancer du rein est observé chez les femmes. En revanche, l’étude de morbidité par cancer du rein dans la cohorte reconstituée suggère un risque augmenté pour les secteurs maintenance-utilité et production de vitamine A utilisant le nouveau procédé. L’étude cas-témoins, malgré le faible effectif de sujets, montre un lien statistiquement significatif entre le cancer du rein et l’exposition au chloracétal C5. Plusieurs éléments plaident en faveur d’un lien de causalité : association persistante après prise en compte de facteurs de risque suspectés ; résultats épidémiologiques cohérents avec les données des tests toxicologiques. Cependant, la responsabilité du chloracétal C5 n’a pu être formellement démontrée en raison des difficultés à isoler l’exposition à cette substance de celle d’autres produits potentiellement mutagènes ; ce procédé de fabrication incriminé étant propre à l’entreprise, il n’est pas possible de conduire d’étude sur d’autres populations. Après 2003, de nouveaux cas de cancer du rein ont continué à être signalés chez les salariés et les ex-salariés de cette usine. L’InVS recommande la nécessité de poursuivre le suivi de cette population. Ce document et sa synthèse sont en ligne sur le site de l'InVS (www.invs.sante.fr).

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