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Risque professionnel d'exposition au monoxyde de carbone en milieu portuaire : à propos de huit cas.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 71, n° 2, mai 2010, pp. 161-166, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était de déterminer les facteurs accidentels, la présentation clinique et biométrologique d'une intoxication professionnelle collective au monoxyde de carbone (CO) dans une population de travailleurs maritimes, et d'envisager la prévention primaire de cette pathologie grave survenant au travail. La méthodologie retenue a été d'analyser les circonstances de survenue d'une exposition délétère au CO chez huit salariés de la réparation navale, d'en déduire les dysfonctionnements à l’origine de cette intoxication accidentelle et les moyens à mettre en œuvre pour un diagnostic précoce, un traitement rapide, adapté, et finalement empêcher une récidive. L’intoxication de huit mécaniciens-réparateurs est survenue lors de la mise en place d’un chantier au sein d’une cuve de méthanier en cale sèche. Les salariés ont été exposés pendant 45 minutes à une atmosphère contenant des concentrations en CO supérieures à 500 ppm. Ils décrivaient en majorité des céphalées (62,5 %), des faiblesses musculaires (37,5 %) et des troubles de la vigilance (25 %). Aucun syndrome post-intervallaire n’a été retrouvé à distance. Les taux de carboxyhémoglobine variaient de 1,8 à 31,2 %. Une oxygénothérapie normobare précoce a permis la régression rapide des symptômes. Les salariés sont intervenus dans la cuve sans protection, sans détecteur de CO ni connaissance d’une possible exposition. La prise en compte dans les certificats Gas-free, découlant du règlement portuaire maritime, des gaz asphyxiants, l’amélioration des respects des consignes d’intervention en milieu à risque et l’adaptation des détecteurs aux conditions de chaque navire pourraient permettre d’éviter de tels accidents.