Asthme professionnel avec et sans période de latence.


Livre | 16-535-G-20

MALO J.L. | GUIRE L. de | LABRECHE F. | LABRECQUE M. | ET COLL.

Edition : Elsevier Masson (62 rue Camille Desmoulins, 92130 Issy-les-Moulineaux), 2010, 17 p., ill, bibliogr.


Cet article résume les aspects épidémiologiques, environnementaux, psychosociaux et médicolégaux de l'asthme professionnel. Les enquêtes menées dans la population générale révèlent qu'environ 15 % des asthmatiques mentionnent que leurs symptômes sont plus marqués au travail, représentant ce que l'on nomme aujourd'hui l'asthme aggravé par le travail (AaT) ; certains sont atteints d'asthme professionnel (AP), c'est-à-dire d'un type d'asthme causé par un agent présent au travail ; ces deux situations sont regroupées sous l'appellation d'asthme au travail (AT). Les études de prévalence dans des milieux à risque, les plus nombreuses, montrent qu'environ 2 % des travailleurs exposés à des dérivés de protéines sont atteints d'AP alors que la fréquence atteint 5 % pour l'exposition à des produits chimiques. Les facteurs de risque incluent principalement l'intensité de l'exposition et, à un moindre degré, certaines caractéristiques de l'hôte, en particulier le terrain atopique. L'exposition peut être évaluée par des échantillonnages individuels ainsi que par des évaluations indirectes. Les projets de détection par des réseaux de médecins sentinelles montrent que les taux d'incidence de l'AP varient entre 19 et 92 cas par million de travailleurs par année selon les pays. Les taux d'AP en fonction des professions présentent aussi de grandes variations. Ce sont les peintres exposés aux diisocyanates et les boulangers-pâtissiers exposés aux poussières de farines et aux enzymes qui présentent les taux les plus élevés. Les données médicolégales obtenues d'organismes d'indemnisation qui représentent une autre source d'information montrent que l'incidence varie de 12 à 174 par million de travailleurs. Des programmes de prévention couplant une approche environnementale par diminution de l'exposition et un volet de suivi de santé ont été effectués, à une échelle néanmoins trop restreinte, dans des populations à risque. Les travailleurs atteints d'AP doivent ne plus être exposés à l'agent responsable dans les meilleurs délais, idéalement moins d'un an. L'AP encourt des conséquences psychosociales importantes. Il est important de confirmer le diagnostic avant de suggérer une relocalisation professionnelle. Les travailleurs atteints d'AP doivent bénéficier de programmes de réadaptation adéquats offerts par les agences médicolégales.

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