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Stabilité de l’échelle visuelle analogique dans l’évaluation du stress.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 70, n° 6, décembre 2009, pp. 619-622, ill., bibliogr.
L’échelle visuelle analogique (EVA) a été proposée depuis une dizaine d’années pour évaluer cliniquement le stress. Des éléments de validation ont déjà été rapportés, comme par exemple la corrélation avec le modèle de Karasek. Néanmoins, de nombreux paramètres restent à valider. Un point fondamental dans la validation d’une échelle est d’analyser le paradoxe entre sa reproductibilité et sa capacité à mettre en évidence un phénomène. Le but de cette étude était d’évaluer la stabilité à un an de l’EVA dans la mesure du stress. Une cohorte de 576 travailleurs de la fonction publique (fonctionnaires de police et personnel d’une université française) ont été suivis pendant deux ans. Le médecin de prévention a fait passer à chaque agent une EVA en 2006 et 2007. Cinq cents quatorze paires d’observations, pour lesquelles aucun événement majeur ou déterminant pouvant induire une modification du stress n’est survenu pendant la période, ont été incluses dans l’analyse. La stabilité de l’EVA sur un an a été analysée par la méthode de Bland et Altman. Les résultats ont montré que les distributions des scores d’EVA ne suivent pas une loi normale. Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre la moyenne des EVA en 2006 et en 2007. Le coefficient de reproductibilité est de 95,14 %. Cette étude montre une bonne stabilité de l’EVA. Une dimension stable est bien mesurée, et les réponses des sujets ne sont pas le fruit du hasard. Il semble cependant nécessaire d’approfondir cette dimension mesurée, certainement plus complexe, sous le vocable stress. Quoi qu’il en soit, c’est une première étape nécessaire dans la validation de l’EVA appliquée à cette problématique. D’autres qualités comme la reproductibilité inter-juges ou la validité concourante doivent être étudiées pour explorer plus avant sa validité, sa fiabilité, ainsi que les limites de son utilisation dans la pratique clinique en santé au travail.