Mélioïdose.


Livre | 8-036-C-10

BUISSON Y. | KELUANGKHOT V. | STROBEL M.

Edition : Elsevier Masson (62 rue Camille Desmoulins, 92130 Issy-les-Moulineaux), 2009, 13 p., ill, bibliogr.


La mélioïdose est une infection bactérienne tropicale due à Burkholderia pseudomallei. Prévalente en Asie du Sud-Est et dans le Nord de l'Australie, son extension à d'autres régions du monde (Pacifique, Amérique latine) en fait une maladie émergente. B. pseudomallei est un germe saprophyte du sol mais aussi une bactérie intracellulaire facultative capable d'infecter l'homme et une grande variété d'espèces animales par voie transcutanée, aérienne ou digestive. Chez l'homme, les principaux facteurs de risque sont professionnels (culture du riz, élevage, activités militaires) ou accidentels (typhon, tsunami). Très virulent, B. pseudomallei peut déjouer les défenses non spécifiques de l'hôte, surtout sur terrains prédisposés (diabète, alcoolisme, néphropathies et pneumopathies chroniques, thalassémies), et déclencher une infection invasive mortelle ou bien persister des années à l'état quiescent de façon occulte. D'évolution aiguë, chronique ou latente, la mélioïdose peut revêtir de nombreux aspects cliniques. Une septicémie est présente dans plus de la moitié des cas, souvent compliquée de choc. L'atteinte pulmonaire est fréquente. Des abcès peuvent se former dans n'importe quel tissu ou organe, mimant différentes infections dont la tuberculose. Le diagnostic de certitude est apporté par l'isolement de B. pseudomallei, mais la culture ne peut être réalisée que dans un laboratoire P3. La sérologie étant peu fiable, les techniques de diagnostic rapide trouvent ici tout leur intérêt. Le traitement, long et difficile, comprend une phase d'attaque d'au moins 10 jours par ceftazidime ou imipénème intraveineux, suivie d'une phase d'éradication par cotrimoxazole et/ou doxycycline per os pendant 3 à 5 mois. La fréquence des échecs thérapeutiques et des rechutes impose un suivi prolongé. Malgré une antibiothérapie précoce et appropriée, le taux de létalité reste très élevé. En l'absence de vaccin, l'utilisation potentielle de B. pseudomallei comme arme biologique stimule la mise au point d'une prophylaxie pré- et postexposition par des antibiotiques ou des anticorps monoclonaux humanisés.

Autres documents dans la collection «Encyclopédie médico-chirurgicale. Maladies infectieuses 8-036-C-10.»

Suggestions

Du même auteur

Mélioïdose.. 10. 35 | KELUANGKHOT V.

Mélioïdose.

Article | KELUANGKHOT V. | 2005

La mélioïdose est une zoonose bactérienne émergente, due à Burkholderia pseudomallei, bacille tellurique particulièrement invasif, résistant, et résilient, transmis par voie aérienne ou cutanée, qui figure au rang d'arme bioterror...

Hépatite A dans les armées. Proposition pour une prophylaxie.. 2-3. 22 | MARTET G.

Hépatite A dans les armées. Proposition pour une prophylaxie.

Article | MARTET G. | 1994

La vaccination contre l'hépatite A.. 10. 118 | DETOURNAY B.

La vaccination contre l'hépatite A.

Article | DETOURNAY B. | 1996

Chargement des enrichissements...