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Effets du type d'aménagement horaire du travail sur la qualité de vie : étude auprès de 145 agents paramédicaux des services de réanimation.
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Publié dans : Presse médicale, vol. 38, n° 3, mars 2009, pp. 346-353, ill., bibliogr.
Pour mieux organiser les soins face aux insuffisances des effectifs, on assiste à une volonté d'extension de l'horaire posté de 2 fois 12 heures dans le secteur de la santé. Mais les évaluations de l'impact de cet aménagement sur la qualité de vie et le vécu des soignants sont insuffisantes. Une enquête à visée descriptive a été conduite auprès du personnel paramédical (infirmiers, aides-soignants et agents de service hospitaliers) de 3 services de réanimation du Centre Hospitalier de la Timone à Marseille. Trois groupes ont été définis par le type d'horaire travaillé : 12 heures alternance nuit-jour, 10 heures nuit, 8 heures jour. Un livret de questions a été distribué à tous les agents ; il contenait une première partie correspondant à des données sociodémographiques, familiales et professionnelles et une seconde partie contenant des questionnaires auto-administrés, standardisés et validés, évaluant la qualité de vie (SF36), le niveau de fatigue (MFIS-5), l'épuisement professionnel (MBI). Le taux de participation était de 78 %. L'analyse univariée montrait des niveaux de qualité de vie meilleurs dans le groupe d'agents travaillant en 12 heures par rapport aux deux autres groupes, tandis que les niveaux de fatigue, d'épuisement étaient comparables. L'approche multivariée, cherchant à documenter le rôle propre du type d'horaire travaillé sur la qualité de vie a montré qu'effectivement la qualité de vie dans sa composante physique pouvait être influencée par le type d'horaire travaillé (les agents travaillant en 10 heures ayant des niveaux de qualité de vie inférieurs aux autres), mais pas dans sa composante psychique où seuls les facteurs genre et durée du trajet domicile/lieu de travail étaient statistiquement liés à la qualité de vie. Ces résultats viennent alimenter les divergences déjà existantes sur le vécu des agents par rapport au type d'horaire travaillé. Le type d'aménagement horaire ne semble pas avoir d'impact sur la fatigue, ni sur la qualité de vie dans sa composante mentale, mais semble avoir un impact sur la qualité de vie dans sa composante physique. D'autres études sont nécessaires pour valider ces premières approches.