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Surveillance des accidents avec exposition au sang en France, 2002.
Brochure
Edition : Institut de veille sanitaire (InVS, 12 rue du Val d'Osne, 94415 Saint-Maurice Cedex), 2005, 49 p., ill.
Dès 1998, le Comité technique national des infections nosocomiales a placé la surveillance des accidents exposant au sang (AES) chez les soignants comme une priorité. Sous l'égide du Réseau d'Alerte, d'Investigation et de Surveillance des infections nosocomiales (Raisin) et avec le Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux (Geres), les méthodes de surveillance des AES ont fait l'objet d'un consensus national. Chaque établissement documentait de manière volontaire, anonyme et standardisée tout AES chez un membre du personnel (étudiant ou stagiaire inclus) déclaré au médecin du travail du 1er janvier au 31 décembre 2002. Les données étaient recueillies sur une fiche adaptée du Geres documentant les circonstances de l'AES (nature, mécanisme, matériel en cause), son suivi (soins immédiats, suivi et prophylaxie éventuelle) et le statut infectieux du patient source. L'incidence des AES était rapportée au nombre de lits d'hospitalisation. En 2002, 6 316 accidents d'exposition au sang étaient recensés dans 228 établissements. L'injection était le geste le plus fréquemment en cause, concernant 1 158 (18,3 %) AES (dans 80 % des cas une injection sous-cutanée). Sur 4 694 AES mentionnant un matériel, 401 (8,6 %) étaient des stylos à insuline, et 185 (3,9 %) des seringues pré-remplies d'héparine dont 22% incluaient des mécanismes de sécurité. Sur 6 241 AES documentés, 817 (13,1 %) concernaient des étudiants paramédicaux ou médicaux. L'incidence des AES était de 6,9 pour 100 lits d'hospitalisation. Sur la base de 471 521 lits d'hospitalisation en France, on estimait à 32 423 le nombre d'AES déclarés en 2002. Sur 5 890 AES renseignés, 124 (2%) patients source étaient porteurs du VIH ; ce statut était inconnu pour 1 198 (20,3 %) patients. Sur 6 125 AES renseignés, 389 (6,4 %) patients source étaient porteurs du VHC ; ce statut était inconnu pour 1 571 (25,6 %) patients. Compte tenu d'un risque de séroconversion estimé à 0,3 % pour le VIH et de 0,3-2 % pour le VHC, le nombre de séroconversion professionnelles attendues était de 0,8 pour le VIH et de 2,6-17,0 pour le VHC. Ces données confirment le risque lié aux injections sous-cutanées, identifient des risques spécifiques de certains matériels, soulignent la fréquence élevée des AES chez les élèves et indiquent la nécessité d'un recours plus systématique au test VIH rapide chez le patient source. Le réseau AES-Raisin produit des données utiles pour orienter la politique de prévention des AES. Simplifier le recueil des données en l'intégrant aux outils de la médecine du travail permettra de l'étendre et de garantir sa pérennité. Ce rapport est en ligne sur le site de l'Institut de veille sanitaire (InVS - http://www.invs.sante.fr).