Surexposition aux rayonnements ionisants dans la pratique de la radiographie industrielle.


Article

PLE J. | CHARRIER D. | SARI-MINODIER I.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 69, n° 1, février 2008, pp. 48-53, ill., bibliogr.

Cet article présente et discute le cas d'un radiologue industriel surexposé accidentellement lors d'une opération de gammagraphie. La principale cause des accidents de gammagraphie est le facteur humain, d'où l'importance de la formation, information et sensibilisation des opérateurs. Les accidents de gammagraphie peuvent avoir des conséquences très graves (jusqu'à plusieurs Gy d'irradiation corps entier). En cas d'accident de surexposition : il faut recueillir en urgence les résultats dosimétriques disponibles ainsi que toutes les données relatives aux circonstances de l'accident afin de dresser un bilan dosimétrique le plus précis et fiable possible ; le bilan médical s'attache à rechercher des effets déterministes ; c'est la moelle osseuse qui est la plus sensible en cas d'irradiation globale ; une irradiation partielle peut entraîner des brûlures, dont les manifestations sont souvent différées ; aucun signe clinique n'apparaît généralement pour des doses inférieures à 1 Gy en irradiation globale ; un érythème survient pour des doses supérieures à 4 Gy en irradiation localisée ; aucune modification de la formule numération sanguine (baisse des lymphocytes) n'est généralement observée pour des doses inférieures à 0,25 Gy ; la dosimétrie biologique cytogénétique, sur la base du dénombrement des aberrations chromosomiques, permet d'estimer la dose absorbée au corps entier avec un seuil de sensibilité de l'ordre de 0,1 Gy (pour une irradiation récente et homogène) ; aucun traitement spécifique au stade initial n'est à envisager. Outre la prise en charge des éventuels traumatismes associés, la victime sera hospitalisée en cas de symptomatologie en rapport avec l'irradiation ou quand la dose estimée est supérieure à 1 Gy. L'exposition ultérieure d'un travailleur dont la dosimétrie a dépassé les limites réglementaires requiert systématiquement l'avis du médecin du travail. Pendant la période où la dose reçue sur les 12 derniers mois demeure supérieure à la valeur limite, le travailleur ne pourra pas être affecté à des travaux l'exposant aux rayonnements ionisants.

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