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Prise en charge des accidents d'exposition au sang au CHU de Treichville, Abidjan (Côte-d'Ivoire).
Article
Publié dans : Médecine et maladies infectieuses, vol. 37, n° 3, supplément 3, décembre 2007, pp. S251-S256, ill., bibliogr.
Le but de cette enquête était de faire le bilan de la prise en charge des accidents exposant au sang (AES) à Abidjan. Il s'agit d'une étude rétrospective dans le service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Treichville répertoriant tous les cas d'AES déclarés entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2005. L'analyse a porté sur leurs caractéristiques épidémiologiques, les différentes modalités de la prise en charge et du suivi clinique et biologique post-exposition. Cent quatre-vingt-deux cas d'AES ont été pris en charge (151 piqûres, 14 projections oculaires de sang, 12 coupures, et cinq contacts cutanéomuqueux avec du sang) : 94 hommes (51,6 %) et 68 femmes (48,4 %) d'âge moyen 33,8 ans ± 7,4 [extrêmes : 20 et 53 ans]. Les médecins (29,1 %), les infirmiers (19,8 %), les aides-soignants (12,1 %) et les étudiants en médecine (11,5 %) ont déclaré le plus d'accidents. Parmi eux, seulement 51,1 % étaient correctement vaccinés contre le VHB. Le délai moyen de consultation a été de 26,5 heures [1-240 heures], et 82,9 % des victimes ont consulté avant la 48e heure. La chimioprophylaxie antirétrovirale a été prescrite à 151 patients : bithérapie par Zidovudine et Lamivudine dans 45 % des cas, et trithérapie avec une antiprotéase dans 55 % des cas. Seulement 60 patients ont eu un mois effectif de traitement. Aucun cas de séroconversion VIH n'a été observé au sixième mois post-exposition. Une politique de formation des professionnels de la santé sur la prévention des AES en milieu de soins est absolument nécessaire.