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Effets à long terme des produits phytosanitaires : le point sur les données épidémiologiques récentes.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 68, n° 4, septembre 2007, pp. 394-401, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était de proposer une synthèse des données épidémiologiques récentes concernant les effets sanitaires différés de l'exposition professionnelle aux produits phytosanitaires en milieu agricole. Les pathologies les plus étudiées sont les maladies neurodégénératives, les cancers et les hémopathies malignes, ainsi que les échecs de la reproduction. Une revue critique des études épidémiologiques récentes portant sur ces quatre thématiques est effectuée. La mise en évidence d'éventuels effets à long terme des produits phytosanitaires se heurte à d'importantes difficultés méthodologiques, tenant à la nature même de ces maladies et surtout à la complexité à caractériser l'exposition professionnelle passée des individus, les expositions étant presque toujours multiples, évolutives dans le temps et très variables selon le type d'exploitation. Il existe une association faible mais relativement consistante entre travail en milieu agricole et risque de survenue d'une maladie de Parkinson. Le rôle causal des produits phytosanitaires n'est cependant pas démontré et d'autres facteurs présents dans l'environnement agricole (virus animaux, mycotoxines, etc.) sont possiblement impliqués. A ce jour, l'hypothèse "pesticides" dans le déterminisme de la maladie de Parkinson reste du domaine de la recherche. La mortalité par cancer - toutes localisations confondues - est moindre chez les agriculteurs que dans la population générale ; des excès de cancers spécifiques (tumeurs prostatiques et cérébrales, hémopathies malignes) sont néanmoins relevés. Les résultats des très nombreuses études épidémiologiques, le plus souvent de type cas-témoins, conduites en milieu professionnel agricole sont discordants, ne permettant pas de conclure à un lien avéré. La mise en place de grandes cohortes prospectives aux Etats-Unis (Agricultural Health Study) et en France (Agrican) devrait apporter des réponses dans un avenir très proche. Enfin, l'existence d'un retentissement de l'exposition professionnelle aux produits phytosanitaires actuellement utilisés en France sur la fertilité de l'homme et sur l'issue de la grossesse chez la femme enceinte n'est pas établie. En tout état de cause, les réponses fournies par l'épidémiologie sont tardives par rapport au début d'emploi des substances actives. Ceci plaide pour un "durcissement" des conditions de mise sur le marché des produits phytosanitaires et pour une promotion active de la prévention.
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