Effets des faibles doses des rayonnements ionisants.


Livre | 16-510-A-10

LE GUEN B. | MASSE R.

Edition : Elsevier Masson (62 rue Camille Desmoulins, 92130 Issy-les-Moulineaux), 2007, 13 p., ill., bibliogr.


Les rayonnements ionisants font partie de l'environnement. Leur cancérogénicité, décrite dès le début du XXe siècle, a été depuis largement documentée. En revanche, les effets héréditaires de l'irradiation n'ont jamais été mis en évidence chez l'homme. Les textes réglementaires sur les expositions aux rayonnements ionisants à faibles doses et débits de dose font l'hypothèse implicite de la persistance d'un risque résiduel pour l'homme quel que soit le niveau d'exposition. Ces réglementations se basent sur les études épidémiologiques des survivants de Hiroshima et de Nagasaki. Les résultats de ces études sont compatibles avec une relation linéaire entre l'exposition aux radiations et l'excès de tumeurs solides à partir d'une exposition correspondant à environ 200 mSv. Les études épidémiologiques rétrospectives en milieu professionnel permettent d'estimer directement le risque de cancer chez des travailleurs exposés à de faibles doses de rayonnement. Actuellement, bien que commode pour la gestion des risques, l'hypothèse de linéarité de la relation dose-effet n'est pas vérifiée pour tous les modèles. En particulier, dans le domaine des faibles débits de doses, cette hypothèse est très controversée à la lumière des observations récentes. Le rayonnement ionisant peut altérer n'importe quelle molécule de la cellule, mais l'ADN est la cible biologique la plus critique à cause de la redondance limitée de l'information génétique qu'il contient. En cas d'altération de l'ADN, certains défauts de la signalisation cellulaire, de la réparation et du contrôle du cycle augmentent la probabilité d'apparition de mutations et de cancer. Les phénomènes mis en évidence depuis une décennie de variation de la radiosensibilité à faible dose et à dose élevée ne peuvent s'expliquer que par des différences d'efficacité des systèmes de réparation ou de défense en fonction de la dose. Les données récentes de la radiobiologie indiquent que les mécanismes de défense de l'organisme à faible et forte dose sont très différents. On sait aujourd'hui que lors d'une irradiation, si les phénomènes physiques initiaux sont effectivement proportionnels à la dose, la nature et l'efficacité des mécanismes de défense qu'ils déclenchent varient selon la dose et le débit de dose. Toutes ces données remettent en cause la validité de l'extrapolation des effets des fortes doses aux faibles doses. Après un rappel historique, cette monographie traite de la protection contre les rayonnements ionisants, des effets des expositions à forte dose et à faible dose, des études épidémiologiques sur les expositions aux faibles doses de rayonnements ionisants (premières études, leucémies autour des sites nucléaires, étude sur les travailleurs du nucléaire, utilisation de la relation linéaire sans seuil pour prédire des morts par cancer), de la nature des effets biologiques (effets sur l'ADN, sur les gènes, sur les chromosomes, sur la survie des cellules, sur les tissus), du risque cancérogène des rayonnements ionisants (cancer de la thyroïde, cancérogenèse et radon, mécanismes de cancérogenèse, données animales), des effets héréditaires (données disponibles, estimation du risque), des autres pathologies, et des aspects juridiques.

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