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Contribution au diagnostic des pathologies professionnelles au CHU de Yopougon.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 68, n° 2, avril 2007, pp. 192-196, ill., bibliogr.
La prise en charge médicale et médico-légale des pathologies professionnelles se heurte à différentes difficultés liées aux systèmes de pratique de la santé au travail. Afin d'évaluer l'importance de ces écueils, une étude rétrospective descriptive a été conduite à partir des dossiers de consultation de pathologies professionnelles du CHU de Yopougon (Côte-d'Ivoire) archivés de 1992 à 2002. 90 dossiers ont été analysés, présentant les caractéristiques suivantes : la majorité des patients étaient des ouvriers (70 %), de sexe masculin (89 %), et travaillaient dans le secteur privé pour 87 %. Dans ce secteur, l'industrie a été la branche d'activité la plus concernée. Les travailleurs ont été exposés essentiellement à des nuisances chimiques (55 %) et physiques (28 %). Sur le plan médical, les pathologies broncho-pulmonaires prédominaient avec 41 % des cas, suivies des affections articulaires (17 %) et ORL (13 %). Sur le plan médico-légal, 21 % des dossiers ont abouti à la reconnaissance de maladie professionnelle ; 16 % ont été classés comme maladies à caractère professionnel, 37 % sont restés non classés et 26 % ont été retenus comme maladies sans lien avec le travail. La liste des maladies professionnelles ne renfermant que 42 maladies, elle ne permet pas de réparer la majorité des affections liées au travail. L'absence de conclusion pour certains dossiers s'expliquait par les difficultés de réalisation des bilans complémentaires et des visites de postes de travail. La proportion relativement élevée des cas de maladies à caractère professionnel rend compte de la nécessité de révision des tableaux en vigueur. Il faudra par ailleurs créer un véritable institut national de santé au travail avec une équipe pluridisciplinaire pour améliorer la prise en charge des patients.