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Exploration de la fonction respiratoire en santé au travail.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 68, n° 1, février 2007, pp. 35-46, ill., bibliogr.
Les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) permettent notamment la mesure des volumes pulmonaires et des débits bronchiques. Elles évaluent la fonction respiratoire et permettent de classer les déficits ventilatoires en trois grands syndromes : obstructif, restrictif ou mixte. La capacité vitale forcée (CVF), le volume expiré maximal en une seconde (VEMS), le rapport de Tiffeneau (VEMS/CVF) sont les index spirographiques les plus utiles pour l'appréciation de la déficience respiratoire. En santé au travail, la réalisation de courbes débit-volume est un examen simple et fiable. La surveillance des salariés exposés à des aérocontaminants peut être fixée réglementairement, fortement conseillée ou à l'initiative du médecin du travail. Elle est indiquée au niveau individuel dans le dépistage d'altérations précoces chez un salarié exposé, dans le bilan d'anomalies cliniques ou radiologiques, comme aide à la décision d'aptitude, en particulier chez le sujet asthmatique et dans le cadre de la réparation d'un préjudice. Au niveau collectif, la pratique des EFR peut s'intégrer dans différentes études épidémiologiques. Dans un dépistage de masse, les EFR ne comportent qu'une productivité minime liée à une absence de sensibilité et de spécificité (en particulier professionnelle) suffisantes. Les explorations fonctionnelles respiratoires reposent sur des mesures qui doivent remplir des conditions de validité métrologiques et surmonter des contraintes spécifiques à ces examens. Ils nécessitent une bonne formation du technicien, la coopération des patients et une rigueur d'exécution. Le rôle de l'opérateur est capital car il guide les efforts du patient. Les valeurs de références utilisées en France correspondent à des normes validées par l'American thoracic society et l'European respiratory society, mais sont sujettes à interprétation, car d'autres variations des volumes pulmonaires existent (en particulier ethniques), non prises en compte dans ces valeurs. La sensibilité d'un premier examen, chez un sujet donné, est limitée par la dispersion des résultats normaux ; la comparaison des examens suivants les premiers résultats améliore la sensibilité des tests. Les résultats des tests sont interprétables si 3 index ou 3 courbes superposables sont obtenus (moins de 5 % de variation). Mais ils ne peuvent pas être interprétés en dehors du contexte clinique. Il convient donc de connaître l'intérêt mais aussi les limites de ces tests et savoir poursuivre ou arrêter les investigations.