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Pratique du médecin du travail face au risque allergique respiratoire chez les apprentis boulangers, pâtissiers et coiffeurs.
Article
Publié dans : Cahiers de médecine interprofessionnelle, vol. 46, n° 4, 2006, pp. 457-465, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d'évaluer l'attitude pratique des médecins du travail face au risque allergique respiratoire chez les apprentis boulangers, pâtissiers et coiffeurs et son impact sur leur avenir professionnel. L'étude comportait 3 enquêtes par questionnaire : a) le recensement des apprentis ; b) une enquête rétrospective sur dossier médical pour les apprentis terminant leur formation en 2005 ; c) une enquête transversale au cabinet médical pour les apprentis débutant leur formation en 2005. Les résultats étaient les suivants : a) les médecins enquêteurs ont recensé 713 apprentis : boulangers (13,3 %), pâtissiers (25,7 %) et coiffeurs (61,0 %) ; b) parmi les 124 apprentis de l'enquête rétrospective, 12 % avaient des antécédents personnels d'atopie, 4 % étaient asthmatiques, 2 ont bénéficié d'une consultation spécialisée et 58 d'EFR (épreuve fonctionnelle respiratoire) ; tous ont été déclarés aptes. Les lieux de travail avaient été préalablement visités (81,5 %) par les médecins du travail et jugés avec une aspiration et une ventilation adéquate (61,3 %) ; c) des 136 apprentis de l'enquête transversale, 35,7 avaient des antécédents personnels d'atopie, 6,4 % étaient asthmatiques, 8 ont bénéficié d'une consultation spécialisée et 86 d'EFR ; une seule inaptitude a été prononcée, pour un motif autre que l'allergie. Les apprentis étaient plutôt motivés et satisfaits de leur formation actuelle (86,0 %). La plupart des lieux de travail (73,2 %) avait été préalablement visitée par les médecins du travail et jugée par une aspiration et une ventilation adéquate (56,1 %). Les auteurs concluent en émettant la supposition qu'il y a eu un effet didactique de la participation à ces enquêtes par l'utilisation de questionnaires ciblés avec pour résultat une fréquence plus grande de la pratique ou de la prescription d'examens complémentaires constatée dans l'enquête (c). Les médecins du travail pratiquent ou prescrivent davantage d'examens complémentaires pour les apprentis déclarant des antécédents d'allergie. Ils délivrent néanmoins systématiquement un avis positif d'aptitude quel que soit le statut allergique de l'apprenti. Les médecins du travail ont probablement été influencés dans leur décision d'aptitude par les conditions de travail qu'ils ont souvent jugées bonnes, d'autant que les apprentis sont motivés par le métier choisi et plutôt satisfaits par leur 1re expérience professionnelle.