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Facteurs de risque de lombalgies chez le personnel hospitalier.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 67, n° 1, février 2006, pp. 14-18, ill., bibliogr.
Les troubles musculo-squelettiques, en particulier les lombalgies, constituent un réel problème de santé au travail. Dans les hôpitaux, bien que la fréquence exacte des lombalgies reste difficile à évaluer, elle est de façon évidente très importante chez le personnel hospitalier. Afin d'évaluer leur prévalence sur les 12 derniers mois parmi les infirmiers et d'en rechercher les facteurs de risque professionnels et extraprofessionnels, une enquête épidémiologique a été réalisée. Il s'agit d'une enquête transversale, réalisée entre 2000 et 2001, sur un échantillon représentatif de 250 infirmiers pris au hasard et basée sur un questionnaire s'intéressant aux facteurs professionnels et extraprofessionnels. Pour les 250 infirmiers qui ont participé à l'étude (129 femmes, 121 hommes), l'âge moyen de l'échantillon était de 38 ± 7,43 ans (de 26 à 56 ans). La prévalence de lombalgies était de 37,6 %, avec un intervalle de confiance (IC) à 95 % = [34 %, 40 %]. Cette prévalence était de 56,3 %, IC 95 % = [50 %, 62 %] chez les femmes et de 43,6 %, IC 95 % = [36 %, 50 %] chez les hommes (différence non statistiquement significative). Dans une comparaison entre les sujets lombalgiques et les non lombalgiques, on a pu relever quelques facteurs de risque différents, en particulier l'horaire du travail (de jour), la durée de trajet domicile-lieu du travail, le déplacement de l'agent au cours de son activité. Par contre, il n'a pas été mis en évidence de différence de prévalence des lombalgies selon le type de la charge posturale au travail (travail en station debout, manutention des charges lourdes). Ce travail réalisé chez des infirmiers a permis de dégager de multiples facteurs de risque professionnels. Cette étude a permis ainsi de tenir compte dans l'analyse de spécificités liées à l'exercice de la profession d'infirmier en milieu hospitalier, et ainsi de mieux les prendre en compte, justifiant la mise en place d'une politique générale de prévention.