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Comportement et conditions de travail exposant au sang : analyse des pratiques dans trois établissements de soins du Maroc.
Article
Publié dans : Médecine et maladies infectieuses, vol. 35, n° 7-8, juillet-août 2005, pp. 396-401, ill., bibliogr.
Le personnel soignant marocain comme celui des autres pays est exposé au risque d'accidents d'exposition au sang (AES). L'objectif de cette étude est l'évaluation des conditions d'hygiène et de sécurité au travail des soignants qui déterminent le risque de survenue des AES. Une enquête multicentrique a été menée en mars 2000 au Maroc auprès d'un échantillon représentatif de 420 soignants parmi 1 200 à l'aide d'un questionnaire anonymisé. L'étude a impliqué des soignants d'hôpitaux et de dispensaires de Taza et Témara, ainsi qu'un grand laboratoire d'analyses médicales du service public de Rabat. Le taux de participation a été de 67,8 % (285/420). La population étudiée est à prédominance féminine (61 %), d'âge moyen 41,4 ans ± 7 ans. Les soignants considèrent dans leur activité que : l'hygiène et la sécurité au travail sont insuffisantes (55,1 %) ; le recours au port de gants à usage unique est faible (34,5 %) ; le recapuchonage des aiguilles souillées est fréquent (74,5 %) ; les conteneurs sécurisés sont absents (67 %). L'incidence annuelle moyenne des AES par personne survenus en 1999 est de 1,5 ± 4,3. Celle estimée au cours de la totalité de la carrière professionnelle est de 14,3 ± 28,1. L'absence de suivi médical postexposition est la règle. L'enquête montre qu'il y a nécessité d'améliorer les conditions d'hygiène et de sécurité des soignants marocains afin de réduire la survenue des AES.