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Le travail de nuit : ses répercussions sur la santé du personnel hospitalier.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 65, n° 6, octobre 2004, pp. 489-492, ill., bibliogr.
Le travail de nuit impose à l'individu de travailler en période de désactivation et de dormir en phase d'activation. Cette perception d'informations conflictuelles aboutit à des perturbations des rythmes biologiques. Cette étude a pour objectif d'évaluer les répercussions du travail de nuit sur le plan physique, psychologique et social du personnel des services de réanimation et des urgences. Le travail de nuit à l'hôpital, et ses répercussions sur la santé et la vie sociale, ont été étudiés chez 118 membres du personnel hospitalier des deux CHU (centre hospitalier universitaire) de Sousse. Une étude transversale de type exposé - non exposé a été conduite de janvier à avril 1999 et a été basée sur un questionnaire standardisé. Les troubles du sommeil observés sont constitués de difficultés à l'endormissement et de sommeil agité qui sont significativement plus élevés chez le personnel de nuit par rapport à celui de jour. Les plaintes portant sur l'appareil digestif ont été révélées respectivement chez 38,2 % et 23,8 % du personnel de nuit et de jour. Une prise de poids a été observée chez 32,7 % chez le personnel de nuit, il a été de 7,9 % dans l'autre groupe. Les principales perturbations neuropsychiques retrouvées chez 76,3 % des travailleurs de nuit contre 31,7 % des travailleurs de jour sont dominées par les troubles de la mémoire, l'anxiété, l'angoisse pendant le travail et la fatigue mentale. Ce travail confirme, d'une part le retentissement du travail de nuit sur la santé, et, d'autre part, le risque des conséquences de la privation chronique du sommeil sur la vie sociale et la qualité des soins.