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Numéro spécial consacré à la légionellose.
Article
Publié dans : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n° 36-37, 7 septembre 2004, pp. 173-184, ill., bibliogr.
En 1976, une épidémie de pneumopathie grave d'origine inconnue chez les légionnaires américains réunis en congrès à Philadelphie amena la découverte d'une nouvelle bactérie : Legionella. Depuis, de nombreuses épidémies ont été décrites en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest. Les progrès diagnostiques ont permis un diagnostic plus précoce et une meilleure prise en charge de la maladie ; cependant, sa létalité demeure élevée (entre 15 et 20 %). La surveillance épidémiologique de la légionellose a depuis été organisée dans de nombreux pays, le plus souvent sous la forme d'une déclaration obligatoire (DO) couplée à un Centre national de référence (CNR). Les principales sources d'infection identifiées initialement dans les pays anglo-saxons sont toujours les mêmes aujourd'hui : systèmes de climatisation humide, tours aéro-réfrigérantes (Tar), systèmes d'eau chaude sanitaire et douches des hôpitaux des hôtels et camping, humidificateurs et brumisateurs, bains remuants, jacuzzi, fontaines décoratives, stations thermales, etc. En France, hormis des épidémies nosocomiales, la maladie fit assez peu parler d'elle jusqu'à la fin des années 90. La surveillance était alors très médiocre avec environ 50 cas déclarés chaque année, bien trop peu pour détecter des cas groupés et caractériser les sources à risque dans notre pays. Avec le renforcement de la surveillance et la sensibilisation des cliniciens, le nombre de DO a vite augmenté depuis 1997 pour atteindre un peu plus de 1 000 cas par an depuis deux années. Le Pas-de-Calais vient de faire face à l'épidémie la plus importante connue en France. Cette épidémie est inhabituelle : survenue hivernale, durée prolongée, implication d'une Tar industrielle, etc. Bien que la source ait été suspectée à partir du deuxième cas, l'épidémie fut particulièrement difficile à maîtriser. Ce numéro spécial présente : les légionelloses déclarées en France en 2003, les cas groupés de légionellose à Montpellier en 2003, à Poitiers en 2003, l'épidémie communautaire de légionellose dans le Pas-de-Calais de novembre 2003 à janvier 2004, une enquête cas-témoins de cas groupés communautaires de légionellose dans le Pas-de-Calais de novembre 2003 à janvier 2004, et une évaluation de la dispersion atmosphérique d'aérosols potentiellement contaminés lors de l'épidémie de légionellose de la région de Lens.