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Sensibilisation au cuir de chaussures induite par une dermatite irritative des pieds.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 65, n° 1, mars 2004, pp. 30-35, ill., bibliogr.
La projection accidentelle d'un produit détergent et désinfectant ou d'un savon antiseptique sur les pieds peut être responsable d'une dermatite irritative aiguë allant du simple érythème à la brûlure caustique. Le risque de cette lésion cutanée est de favoriser une sensibilisation, en particulier aux composants des chaussures, notamment en cuir. L'intérêt de ce travail est de souligner l'importance de déclarer tout fait accidentel survenant sur le lieu de travail. Les auteurs rapportent l'histoire clinique de deux patientes, l'une infirmière hospitalière, l'autre agent de service dans une maison de retraite, qui ont développé une allergie de contact aux chaussures, secondaire à une dermatite caustique contractée en service. Des tests épicutanés sont réalisés afin d'identifier le ou les allergènes en cause. L'exploration allergologique a confirmé la sensibilisation à plusieurs ingrédients entrant dans la composition des chaussures, parmi lesquels le bichromate de potassium, la résine para-tertiaire-butylphénol formaldéhyde et la colophane, allergènes non présents au travail. L'éviction des allergènes est indispensable pour obtenir la guérison des lésions et prévenir les récidives. D'un point de vue médico-légal et professionnel, une sensibilisation à un allergène sans relation directe avec le travail, mais secondaire à une lésion imputable au service, ne permet pas une reconnaissance en maladie professionnelle. En revanche, la possibilité d'une requalification en accident de service ou de travail des lésions initiales des pieds permettrait une meilleure indemnisation.