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Conduite d'installations à hauts risques. La face cachée de la surveillance.
Article
Publié dans : Travail et changement, n° 229, septembre 1997, pp. 9-16, ill.
Posté devant sa console, l'opérateur évolue dans un système virtuel où il exerce une activité bien réelle, faite d'anticipation et de gestion des dysfonctionnements. Les stratégies d'anticipation visant à maîtriser les défaillances trouvent tôt ou tard leurs limites : la persistance de certains défauts est imputable à l'organisation du travail. Lors des dysfonctionnements, la reprise en manuel s'avère souvent indispensable. C'est souvent une stratégie efficace pour éviter le surcroît de charge de travail collective résultant d'un arrêt, d'un dépannage, puis d'un redémarrage. Les opérateurs travaillent sur des consoles informatiques qui permettent une surveillance systématique tout en les privant d'une vision globale du processus. Une étude menée dans une centrale nucléaire qui révèle la tendance actuelle à diminuer la part de l'homme dans le contrôle du fonctionnement des unités de production à haut risque suggère d'associer la notion de reconnaissance à celle de surveillance.