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Conciliation travail-vie personnelle : point de vue de travailleuses et pistes d’action pour des contextes de travail plus favorables à la santé mentale.
Etude et rapport | 2618
Edition : Québec (Canada), Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), 2019, 52 p., ill., bibliogr.
Ce rapport présente les résultats de l’analyse des données issues d’une étude descriptive visant à documenter la perception qu’ont les femmes à l’égard des mesures de conciliation travail-vie personnelle en place dans leur milieu de travail, l’organisation du travail et leur état de santé mentale. Voici, de façon synthétique, ce que les analyses indiquent sur l’expérience de conciliation du travail et de la vie personnelle des participantes. La conciliation travail-vie personnelle interpelle avant tout la portion « famille » et, plus particulièrement, la question des soins et des responsabilités liées aux enfants. Cette conciliation travail-famille repose encore avant tout sur les épaules des femmes. Elles aspirent, en amont, à un partage plus important de la conciliation avec les hommes, une situation qui leur permettrait de trouver un meilleur équilibre dans leur propre vie et, ainsi, aspirer à une meilleure santé mentale. Pour les femmes, certains contextes de travail sont plus favorables à la conciliation travail-vie personnelle et, incidemment, à la santé mentale. Ils sont notamment caractérisés par la présence de soutien social, plus particulièrement celui du gestionnaire, par la reconnaissance par la gestion des défis pour les travailleuses qui doivent tenter de concilier le travail et la vie personnelle et par la mise en place de mesures de conciliation accessibles à tous. Des conditions sont moins favorables, notamment une charge de travail élevée, une faible autonomie décisionnelle et une faible reconnaissance au travail. Il s’avère important de tenir compte des risques psychosociaux du travail, notamment la charge de travail, pour favoriser une meilleure conciliation travail-vie personnelle de même qu’une meilleure santé mentale. Au travail, la conciliation est perçue comme étant avant tout la responsabilité de l’employeur, mais elle repose beaucoup, concrètement, sur les épaules des supérieurs immédiats qui, selon les cas, la facilitent ou non. Lorsque la conciliation est difficile, les travailleuses en subissent les effets, notamment une charge mentale élevée, de la détresse psychologique, de l’épuisement. Certaines sont encore plus touchées : celles qui ont de jeunes enfants et, plus encore, celles dont les enfants ont des besoins particuliers. Les femmes qui ont de la difficulté à concilier et qui sont exposées à des risques psychosociaux du travail sont davantage touchées par la détresse psychologique que celles qui évaluent, de leur côté, avoir de la facilité à concilier. Les organisations peuvent aussi être touchées par les impacts de la difficulté à concilier : roulement du personnel, désengagement de certaines, présentéisme. Le fait d’avoir accès à des mesures de conciliation travail-vie personnelle favorise le maintien d’une bonne santé mentale. L’accès à une plus grande flexibilité dans l’utilisation de ces mesures constitue un enjeu particulièrement crucial puisque celle-ci permet une plus grande souplesse dans l’utilisation des mesures en fonction des réalités de chacun. Il importe de viser une plus grande équité pour l’accès aux mesures, sans toutefois nuire à la flexibilité d’application et d’ajustement des mesures en fonction des diverses réalités familiales et personnelles.
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