Incidence des accidents exposant au sang chez le personnel infirmier en France métropolitaine, 1999-2000 : résultats d'une enquête multi centrique dans 32 hôpitaux.


Article

ABITEBOUL D. | LAMONTAGNE F. | LOLOM I. | TARANTOLA A. | ET COLL.

Publié dans : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n° 51, 17 décembre 2002, pp. 256-259, ill., bibliogr.

En 1990, l'étude des premiers cas de séroconversions professionnelles VIH montrait que les infirmier(e)s (IDE) étaient les plus touché(e)s par ces contaminations liées aux accidents exposant au sang (AES), incitant le GERES (Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux) à mener sa première enquête nationale. Une deuxième enquête a suivi en 1991-1992. Ces enquêtes ont permis d'identifier plusieurs facteurs de risque d'AES, guidant la politique de prévention. Depuis, de nombreuses actions de prévention des AES ont été menées, des matériels dits de sécurité ont été acquis, une surveillance et une prise en charge de ces accidents ont été mises en place dans de nombreux hôpitaux. L'adhérence aux mesures préventives dont les axes sont définis par la circulaire DGS/DH du 20/4/1998, la diffusion des matériels sécurisés, leur efficacité et la nature des risques résiduels sont cependant mal connues. C'est pour tenter de répondre à ces questions, que le GERES a réalisé cette nouvelle enquête. Elle s'est déroulée de façon prospective du 1er avril 1999 au 31 mars 2000. La même méthode que pour les enquêtes de 1990 et 1992 a été utilisée. Les résultats ont montré que l'incidence des piqûres a été divisée par 4 en dix ans, et que, pour pratiquement tous les gestes invasifs, les taux d'accidents sont en baisse significative. En conclusion, il est donc probable que les nombreux efforts de prévention préconisés par les institutions et investis dans la formation des personnels, la révision des procédures de soins, le développement de matériels plus sécurisés aient porté leur fruit. Le risque résiduel mesuré n'est cependant pas à négliger. Les précautions standards, encore loin d'être respectées chez les accidentés, doivent probablement être mieux intégrées et adaptées à chaque procédure de soins, en tenant compte des mécanismes spécifiques d'accident. Enfin, cette étude souligne l'importance pour les établissements de mettre en place une surveillance des AES afin d'évaluer leur politique de prévention en la matière.

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